Comme nous l’écrivions vendredi dernier, les huit coureurs de l’ESC ont mis en pratique les recommandations relayées quotidiennement par l’ESC. En effet, 80% des décès prématurés occasionnés par les maladies cardiovasculaires sont évitables. (3) C’est à titre personnel que chacun peut adopter un style de vie sain en s’attaquant aux trois principaux facteurs de risque de maladies cardiovasculaires que sont le tabac, une mauvaise alimentation et l’inactivité physique. Le message est simple : chacun peut décider demain de s’entrainer pour une épreuve de course à pied, changer son alimentation ou jeter son paquet de cigarettes.
En septembre dernier, à l’occasion de la Journée Mondiale du Cœur (4), l’ESC a publié de nouvelles données concernant l’impact des maladies cardiovasculaires dans l’Union européenne (UE) et en Europe. Bien que des avancées spectaculaires aient eu lieu en matière de prévention et de traitement de ces maladies, celles-ci restent néanmoins en tête des causes de mortalité coutant non seulement à l’économie de l’UE 196 milliards d’euros mais surtout quatre millions de décès chaque année en Europe, la plupart pouvant être évités grâce à des mesures de prévention.
L’ESC s’emploie par le biais de ses congrès dont le « Congrès de l’ESC » – le plus grand congrès de cardiologie au monde - rassemblant 33000 participants chaque année, ainsi que ses nombreuses activités scientifiques qui se sont diversifiées au fil des années pour répondre a cette épidémie grandissante, à sensibiliser les professionnels de la santé, le grand public, les medias mais aussi les acteurs de la vie politique européenne à l’urgence de la situation.
En effet, les maladies cardiovasculaires sont la cause principale de décès chez les hommes mais également chez les femmes dans la majorité des pays d’Europe. Les accidents vasculaires cérébraux sont la deuxième cause de mortalité en Europe responsable de presque de 1,1 million de morts chaque année. Une femme sur sept (15%) et un homme sur dix (10%) en décèdent.
L’impact économique des maladies cardiovasculaires est lourd, estimé à 196 milliards d’euros par an ce qui représente environ 54% des dépenses de santé direct, 24% en perte de productivité et 22% aux soins de rétablissement des patients atteints de maladies cardiovasculaires. Le coût de ces maladies sur les organismes de santé au niveau national est approximativement de 212 euros par année et par personne dans l’UE.
Ces chiffres montrent cependant un progrès certain avec un recul notable du nombre de décès annuels liés aux maladies cardiovasculaires, puisqu’ en 2008 elles représentaient encore 4,3 millions de décès. Au sein de l’UE, elles sont responsables d’1,9 million de décès chaque année, soit encore un déclin par rapport aux deux millions de 2008 (40% de tous les décès de l’UE, comparé aux 42% précédents).
Le président actuel de l’ESC, Professeur Panos Vardas commente : «Ce sont de bonnes nouvelles mais nous devons rester vigilants. De plus en plus de vies sont épargnées. Cependant l’échelle du problème n’en reste pas moins considérable, les maladies cardiovasculaires sont toujours responsables de millions de morts en Europe chaque année. C’est une tragédie humaine avec un coût économique de taille. En raison d’une population vieillissante et d’une hygiène de vie inadaptée, nous savons que ce fardeau ne peut que s’alourdir dans les années à venir.»
Professeur Vardas conclut : «Le déclin de la mortalité causée par les maladies cardiovasculaires à travers l’Europe est lié à une combinaison de facteurs de risque. Par exemple, au cours de ces dernières années, nous avons pris des mesures afin de réduire la pression artérielle et les taux de cholestérol et d’exposer les dangers du tabac. Ces actions aident considérablement à faire reculer la maladie mais nos styles de vie engendrent une augmentation de maux tels que le diabète et l’obésité. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. La plupart des maladies cardiovasculaires sont évitables. L’ESC a bien l’intention de continuer ses actions de lobbying pour faire avancer la législation et promouvoir les actions personnelles.»